Brouillons sur bureau
Avec tous ces brouillons, on peut vite prendre le bouillon. Voilà des textes à différents degrés d’achèvement étalés sur mon bureau. La plupart de ces phrases ne seront jamais imprimées, perdues en mer au fur et à mesure des phases de réécriture. Petit tour du propriétaire de ces brouillons…
Commençons par le cadran sud-ouest. Les épreuves de mon premier roman, La Revanche Des Hauteurs (et pas La Revanche Des Auteurs) avec les annotations en rouge de la correctrice et de l’éditrice (big up @Marion). Quand il n’y a plus de fautes orthographiques, grammaticales, typographiques ni de corrections de sens, il y en a encore. C’est un travail de Sisyphe (dont l’un des enfants, d’ailleurs, s’appelait Sinon).
Juste au dessus, un carnet aux feuilles jaunes porte la première version de la suite, au titre mystérieux : La Route Coupée. On reprend les mêmes personnages que l’on plonge dans une intrigue différente, et l’on observe leurs réactions chimiques.
En haut à gauche, un projet poétique dans lequel la machine s’infiltre. J’en reparlerais ici, sachez simplement que je me fais aider par Siri, la reconnaissance vocale d’Apple, pour débusquer les homophonies aux sens cachés. Siri m’aide à voir ce qui se cache entre les lignes…
En bas à droite, un tapuscrit que j’ai habilement flouté car trop lisible. On sait qu’un brouillon n’a absolument aucun interêt, que ce n’est qu’un échafaudage permettant de construire le roman ou le texte qui sera au final publié. Echafaudage qu’on retire avant la livraison. Tout un travail de réécritures qui, par filtrations successives, va nettoyer les brouillons pour les éclaircir. Qu’on puisse les boire à la paille sans morceaux qui se collent aux dents. Celui-ci a pour titre Avalé par le ciel. Je ne peux en dire plus, car je serais dans l’obligation de vous éliminer.
Enfin, entre 12 h et 3h se trouvent les notes préparatoires à ce roman. Il s’agit d’explorations des personnages principaux, leurs motivations, leurs désirs, leurs peurs… Sur des feuilles A5, je gratte ce qu’ils ont dans le crâne et fouille ce qu’ils ont dans le ventre en répondant à des questions, pendant 5 minutes chrono. Une technique d’une redoutable efficacité proposée par ce livre (The 90-day novel). Une fois ceci posé, on peut passer à l’écriture de l’histoire… enfin.
Les petites fiches tenues par une pince sont une technique de structuration de scénario bien connue : chaque carte porte une scène que l’on arrange dans le flot de l’intrigue. David Lynch en a besoin de 70 pour faire un film.
La boite noire intitulée Brian Eno / Peter Schmidt, c’est un petit trésor : les véritables cartes d’inspiration aléatoire mises au point par le célèbre producteur de musique, Oblique Strategies. Celle du jour… tirée au hasard :
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