Comment écrit-on un livre ?


Henry Miller est l’un de ces écrivains ne se prenant pas pour un écrivain, et, de ce fait, en est profondément un. Cendrars ou Céline, que Miller cite parmi ses lectures favorites, sont dans le même club. Dans le numéro 57 de la facétieuse revue littéraire Décapage, Miller répond (avec de vraies citations) à une interview (imaginaire).

« Jusqu’à ce jour, j’ai toujours ignoré comment on écrit un livre. Cela reste pour moi du domaine du miracle. j’en sais moins maintenant, en d’autres termes, qu’à mes débuts« . Il poursuit en précisant : «  Je sais seulement ceci – si cela peut avoir un sens – c’est qu’un livre est comme une vie, est le résultat de ce que l’on est chaque jour, y compris les mauvais jours, et les jours de paresse, et les jours stériles ».

« Etre, c’est ce qui importe », conclue-t-il. La version de Jack London disait : « La fonction de l’homme est de vivre non d’exister ».

Quant à sa vie quotidienne, Miller la résume ainsi : « Chaque soir, j’installe ma guillotine et je me fais couper la tête. Et le lendemain, une nouvelle tête me repousse – fuit, comme ça ! Je vis parmi mes idées, pas avec elle ni en elles. Je mange bien et je bois peu« . Et cinq fruits et légumes par jour.